chantier de l'orgue de ND de la Daurade à Toulouse - juillet 2020

( par Raoul )

En ce beau lundi de juillet, j'ai rendez-vous avec Georges que je retrouve sur le chantier de la réfection de l'orgue de l'église de Notre-Dame de la Daurade à Toulouse. Georges intervient aux côtés du facteur d'orgues Jean Daldosso, qui supervise ce chantier de remise en état.

L'église est fermée au public, Nadine, Jean et Georges sont ainsi tranquilles pour travailler.

On est en présence d'un orgue construit en 1864. Jean me dit que c'est un instrument qui se situe dans la moyenne de la famille des grands orgues.

L'orgue comporte trois claviers (récit, grand orgue, positif) et un pédalier qui constitue un quatrième plan sonore.

La visite commence en suivant le cheminement de l'air à travers la machinerie. Toutes les vues sont prises dans l'espace qui se situe derrière les tuyaux de façade, à l'intérieur de l'orgue.

On voit ci-après la boîte à rideau qui sert à réguler le débit du vent. L'air sous pression fourni par un ventilateur est libéré par une trappe (le rideau) qui en se levant plus ou moins, dans la boîte visible à droite sur l'image, va réguler le débit d'air admis dans les soufflets.

Remplacées par le ventilateur mais toujours en place, les pompes qui gonflaient les soufflets étaient actionnés au pied à la force des mollets, du temps d'avant l'électricité. L'opérant se tenait debout sur les palettes visibles derrière la chaise et imprimait un mouvement de pédalier à la demande de l'organiste qui donnait le signal en actionnant une clochette.

L'emprise au sol de l'orgue correspond à la largeur de la nef, soit environ 10m sur une profondeur de 5m. L'instrument en lui-même teint sur une hauteur de 8m à partir de la tribune, elle même située à 10m du sol. La partie en chantier que j'ai visitée occupe trois niveaux.
Pour les besoins du chantier, la totalité des tuyaux a été déposée à l'exception de ceux de la façade et des plus gros tuyaux de la pédale.
Chaque trou que l'on aperçt est l'emplacement d'un tuyau démonté. L'instrument en compte 2500 à 3000.

La vue suivante montre les quatre sommiers du grand orgue.

Une vue rapprochée de la "tripaille", les postages qui distribuent l'air dans les tuyaux qui ne peuvent être installés directement sur les sommiers. Tout en plomb pour épouser les courbures les plus tortueuses.

La nef vue depuis l'intérieur de la machine, à travers les pieds des tuyaux de façade.

Diverses vues des tuyaux restés (ou déjà remis) en place, les plus grands font jusqu'à 5m de long.

Les jalousies du récit, construits sur le même principe que les stores vénitiens mais verticaux, permettent d'ouvrir ou fermer plus ou moins la boîte qui enferme les tuyaux du récit et ainsi d'en moduler l'intensité sonore.

La boîte expressive du récit vu de l'arrière.

La flute de 16 pieds de pédale, les tuyaux les plus graves de l'orgue.

Diverses pièces démontées et remisées, attendant l'inspection avant remontage.

Avant de quitter les lieux, un dernier coup d'œl sur la nef depuis le balcon qui donne accès à l'orgue.

Une gravure ancienne accrochée à un mur.

( ça pompait dur à l'époque )

Et comment que ça sonne ? hébé ça sonnait pas du tout. Il faudra attendre la fin des travaux pour l'entendre faire de la musique.

On a terminé par un déjeuner à une terrasse dans une rue adjacente à l'église dans ce bien joli quartier historique de la ville rôôse.
Un grand merci à l'équipe qui m'a ouvert les portes, de me donner à voir des coulisses auxquelles le public n'accède pas habituellement. Tout en ayant conscience d'avoir seulement effleuré la surface d'une discipline, d'un savoir-faire autrement plus riche et profond que ce j'ai réussi à appréhender.

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